Mercredi 4 juin 2003

Septième étape : vers l'Onda par le Monte d'Oru

Variante... ou pas

Réveil à 6h00 pour le petit-déjeuner à 6h30 avec, on l'espère, un peu de tranquillité. Il ne reste à table que les Bordelais et le Savoyard qui ne continue pas le gr20. Le petit-déjeuner n'est pas terrible, le pain n'étant pas à la hauteur.

La discussion, ou plutôt la négociation, pour savoir si l'on doit prendre la variante ou non s'éternise. Le patron nous conseille de suivre le chemin classique et de faire ensuite l'ascension du Monte d'Oru si les conditions météorologiques sont bonnes. C'est finalement à son avis que nous nous rangeons.

Une première rencontre inattendue

Nous suivons la cascade des Anglais et, alors que l'on marche depuis vingt minutes, Arno rencontre Julien, un (très) ancien pote de Caen, qu'ils ont fait de la flûte à bec ensemble, c'est dire ! Après quelques secondes de je me pince j'y crois pas, et un bon bavardage, nous reprenons notre ascension.

Et on monte, et on monte encore et encore, c'est que le début, d'accord, d'accord. Cette montée bien que longue reste toutefois correcte car parsemée de pentes raides et de passages plus plats.

Après trois heures de montée, alors que nous approchons du col, ça devient de plus en plus raide : ce n'est pas plus mal car cela nous permet de gagner de l'altitude sans trop d'efforts (ndlr : enfin, ça reste relatif). À quelques mètres du sommet, nous nous arrêtons pour déjeuner : nous nous allégeons chacun (sauf Arno) d'une boîte de thon en sauce achetée la veille à Vizzavona.

Le Monte d'Oru

David a envie d'aller voir ce qui se trame en haut du Monte d'Oru. Arno va l'accompagner pendant que Gildas et Céline les attendent au col. Ils en profite pour remplir le carnet, qui te permet, à toi, lecteur, de revivre présentement nos aventures par procuration.

Nous (David et Arno) avons laissé nos sacs-à-dos et nous avons bien fait. L'ascension est difficile. Après un moment, nous croisons Gérard Jugnot et Sylvie qui, eux, ont pris par la variante. Nous continuons et commençons à tourner en collimaçon autour du sommet. La fin est impossible à passer avec un sac-à-dos... Escaladette... Ayé, le sommet est à notre pogne !

Nous sommes en haut et nous admirons la vallée et le lac d'Oru. Arno fait une petite vidéo et David, quelques photos. Le temps d'un sourire à deux, devant l'appareil à retardateur et, déjà, le climat s'exaspère. Arno reçoit quelques gouttes. Il nous faut quitter l'endroit au plus vite ! Nous ne trouvons malheureusement plus comment descendre ! On cherche, on cherche, ouf, on retrouve !

S'en suit une descente à (très (très (très))) grande vitesse avec les éclairs au cul ! Nous repassons devant le lac d'Oru sans vraiment prendre le temps de lui jeter le regard de l'aller. Nous rejoignons enfin Céline et Gildas ; Arnaud est à bout de souffle et de force, les muscles tétanisés mais il faut repartir immédiatement pour échapper à l'orage.

Vers l'Onda

Nous pensions être en haut, ou presque, mais il n'en est rien. Il reste encore cent bons mètres à gravir. Enfin en haut ! Nous pouvons apprécier la descente qu'il nous reste à parcourir. Nos genoux vont souffrir...

Ça descend dans les chemins sur le flanc de la montagne. Au bout d'un moment, on aperçoit le refuge, en bas. Comme d'habitude, quand on voit le refuge, on pense y arriver rapidement mais il n'en est rien. Il nous faut bien une heure et demie du sommet pour arriver au refuge.

L'Onda, c'est sympa !

Le gardien est un peu plus bas, sur la pente. Gildas et David descendent chercher des boissons et un fromage corse. Ensuite, c'est que du bonheur. On se réchauffe au soleil en buvant un coup. On se douche à l'eau presque tiède, ou joue aux cartes et on profite du panorama.

Le bivouac est en contrebas entouré d'un enclos pour le protéger des animaux (vaches, chevaux, cochons, etc...). Une famille de cochons (sauvages ?) montent nous rendre visite. C'est la séance de photos pour Gildas. Les cochons sont les stars du jour et les gros plans de paparazzi feront certainement les premières de Voici...

Repas du soir en compagnie de Belges et d'Allemands bien sympathiques. Dégustation de notre fromage. Semoule en dessert.

Avant de se coucher, nous faisons une partie de belote. Céline et David démarrent fort mais à quatre-zéro, ils laissent passer leur chance et, deux capots et une victoire plus tard, ils vont se coucher, dépités...

Nous disposons de huit places pour quatre. On se serre quand même à trois d'un côté pour échapper aux ronflements d'Arnaud qui se terre tout seul dans son coin... À Pietra piana, nous serons un peu plus serrés.

MEME PAS VRAI ! JE RONFLE PAS, JE RESPIRE FORT !

La phrase du jour

Céline : ta blague est un peu tirée par les vers du nez.

Le live du jour

Arno : Je ne pense pas qu'il y ait de bonnes ou de mauvaises étapes. La randonnée, c'est d'abord des rencontres ; des gens qui ont parcouru votre chemin en sens inverse et vous renvoient les beautés qu'ils ont admirées tel un miroir ondoyant. Alors, quand on a l'amour de la rando, parfois, on ne trouve pas ce double, cet alter-ego. Pour ma part, ce n'est pas mon cas et je dis merci au gr20, je chante le gr20, je danse le gr20. C'est cela qui m'a poussé, hier, à entreprendre le tmb, aujourd'hui, le gr20 et demain, qui sait, les Monts-d'Arrée ou la plaine de Caen...