Mardi 10 juin 2003

Treizième étape : d'Ascu Stagnu à Carrozzu

En attendant la passerelle...

Réveil à 6h30. Au petit déjeuner, Gildas boycotte les petits déjeuners lyophilisés, il se fait un thé avec des petits Lu achetés la veille au ravitaillement. Arno, qui reste gastriquement malade, n'arrive pas à finir le sien, il le vide aux chiottes....

Finalement le départ a lieu vers 7h20. Nous commencerons par une montée de 600 m qui nous mènera à Bocca di Stagnu... La première difficulté est de trouver le départ du sentier pour le col. Après une première hésitation qui nous mène vers les remontées mécaniques, nos doutes et la disparition du marquage nous font rebrousser chemin sur quelques centaines de mètres avant de retrouver le sentier pour attaquer la montée. Arno, toujours pris par des problèmes gastriques aigus, adopte une allure modeste, entrecoupée de pauses pour se réhydrater.

Malgré ce rythme de progression apparemment modeste et parfois les doutes de Bison sur le chemin à prendre nous arrivons au col vers les 9h10 (soit 2h20 de montée).

Le plus dur est fait mais la montée n'est pas terminée, nous devons atteindre Bocca di Muvrella, quelques mètres plus haut, mais dont l'accès se fait par un court passage de crêtes (plutôt facile par rapport à ce qui a déjà été fait).

A ce col, nous avons vue sur le lac de la Muvrella, qui, il faut le dire, ne vaut pas le voyage. La descente vers le lac est assez caillouteuse mais va s'avérer tranquille par rapport au reste de la descente. Nous nous faisons photographier par un quidam que Gildas avait lui même photographié juste avant.

Direction Carrozzu

La descente vers le refuge de Carrozzu est longue et commence dans les cailloux, mais avec quelques ombres diluées par des arbustes éparses. Bientôt ces arbustes disparaissent et la descente se poursuit sous la cagna. Nous cherchons un emplacement pour pique-niquer mais plusieurs contraintes doivent êtres remplies : de l'ombre (Bison) et près d'un ruisseau (Céline). Nous devons continuer à descendre jusqu'à longer le ruisseau. Finalement David trouve un coin à l'ombre d'un gros rocher, situé au bord du ruisseau mais de l'autre côté de celui-ci. Nous nous arrêtons vers 11h50.

Pause déjeuner classique à base de pâtés achetés la veille par Céline, Gildas et François-Xavier. David s'acharnant sur son saucisson pendant qu'Arnaud se contente d'une tomate et d'un fruit. Après ce repas frugal, nous repartons sous le soleil.

La descente se poursuit sur des rochers de plus en plus gros et nous ne tardons pas atteindre ce qu'ils appellent des pierres plates et des mains courantes (surtout utiles en temps de pluie).

La passerelle, la passerelle !

Enfin, nous apercevons, chacun notre tour, la passerelle suspendue puisque chacun s'exclame : vous avez vu la passerelle. Nous ne tardons pas à voir ensuite des baigneurs qui prennent la température de l'eau...

Avant de traverser la passerelle, nous décidons de faire une petite pause baignade de pieds dans l'eau fraîche du ruisseau. Cela fait du bien à nos pauvres pieds. Séance repos, photo et séchage de chaussettes au bord de l'eau.

Une demie heure plus tard nous remontons à la passerelle que nous traversons sans problème. François-Xavier avait quand même pris son pantalon marron au cas où... (voir la grosse blague de notre tmb)

Carrozzu !

Ensuite, petite ascension et quelques centaines de mètres plus tard nous atteignons le refuge de Carrozzu qui est fort sympathique : terrasse à l'ombre d'arbres qui passent à travers le plancher, fenêtres vertes... En plus il y a de la place pour nous.

Bientôt vient l'heure de la douche après avoir siroté notre coca/bière selon les envies de chacun. La douche se situe derrière un gros rocher, abritée par la végétation. Le pommeau est à l'air libre. Après deux personnes, c'est au tour d'Arnaud, puis Céline etc...Pendant l'attente, François-Xavier discute avec son voisin, qui bien plus tard, s'averra être un initié des dîners du mercredi soir par excellence.

Nous nous attablons ensuite pour jouer quelques tours de tarot : une partie que votre serviteur (Arnaud) remportera haut la main grâce à une maîtrise sans nulle autre pareille, laissant, par ailleurs, ses collègues sans voix.

Pendant cette partie, Gildas et Céline auront pris place au dessus d'une fourmilière. Gildas en tuera quelques unes mais malheureusement pas les bonnes...

Arrive bientôt l'heure du dîner tant attendue. Le repas à base de double soupe + lyophilisés + chocolat ne laissera que peu de traces (sauf dans les toilettes après Arnaud pour qui les problèmes gastriques sont devenus intestinaux.)

Le meilleur reste le coucher de soleil que nous attendons patiemment à côté du pote de François-Xavier. La discussion du bestiau et de ses deux acolytes débute sur le brevet du randonneur et des éventuelles conséquences juridiques si tu fais une connerie. Mais bientôt, un voisin de table, Allemand, que nous dénommerons Hans Grubber pour plus de simplicité, sort sa gourde de gnôle et la fait tourner. Le nectar est puissant et délie bientôt les langues et les esprits.

Du brevet du randonneur, on passe bientôt à la guerre et la demie tente du troufion, puis dévie sur le tir à l'arc avec le gars qui retrouve plus ses flèches parce qu'elles ont traversée la cible en son milieu. Et ça monte crescendo. Bientôt Smith & Wesson débarquent. La fin est une apothéose : l'un des trois déclare être gaucher de l'oreille, droitier de l'œil, gaucher du pied et droitier de la main. Et d'ajouter : c'est rare ! avant d'entrer dans l'explication des tests à réaliser pour savoir si l'on est gaucher ou droitier.

Nous photographions le coucher de soleil en essuyant nos larmes et allons nous coucher. Demain, c'est l'avant-dernière étape...

La phrase du jour

Gildas : le gars était ambidextre de la connerie.

Note de Céline

Les matelas étaient excellents, on y dort bien dans ce refuge et d'ailleurs il était bien fait : un WC correct un peu haut, une douche nature et une cuisine, ma foi, fort honnête...