Samedi 7 juin 2003

Dixième étape : the return of Bison

Comme dans la pub ?

Réveil programmé : 6h00. Réveil effectif : 6h15, personne n'avait entendu sonner la montre de David. Un sursaut d'efficacité nous permet toutefois d'être prêts pour le départ vers 7h20 (nous battons le record de préparation de la veille). Nous devons retrouver Bison à Castel Di Vergio.

La journée commence tranquillement (c'est-à-dire platement). Après avoir passé les bergeries de Vaccaghja, nous traversons des pozzines. Commence alors une tranquille montée vers le lac de Ninu. Alors que les premières pozzines entourant le lac sont en vue, Céline doute : il n'y a pas de chevaux, c'est pas comme dans la pub ! Qu'elle se rassure, ce sera comme dans la pub, les chevaux apparaissant au détour d'une bosse.

Le site est, il faut le dire, magnifique, d'autant plus que dans notre dos se découpe le massif du mont Cimatella (2098 m). Quelques photos, le temps de lire une pancarte du pnrc, et nous repartons par une courte montée. Nous rencontrons, depuis la veille (pour être plus précis nous croisons), de plus en plus de monde. Il faut dire que le lac de Ninu fait partie des sites les plus célèbres du GR, et une partie des gens rencontrés sont des promeneurs à la journée. N'empêche que nous croisons une colonne de vieux qui semble lancée sur le GR. À leur tronche (notamment le dernier qui semble être plus taillé pour rouler que marcher), ils vont rencontrer quelques difficultés le lendemain.

Bison wins !

Nous poursuivons notre avancée par la descente vers le col Saint-Pierre (Bocca San Petru). Alors que nous nous arrêtons faire une petite pause à l'ombre de quelques arbres (choix stratégique car, le vent se levant et le soleil ne tardant pas à être masqué par les nuages, nous nous les pelons), une silhouette bien connue caractérisée par son planté de bâton, apparaît au détour du virage suivant : C'est Bison qui vient à notre rencontre !

De nouveau nous sommes cinq, et nous allons pouvoir descendre vers l'ancienne station de ski Castel Di Vergio où Bison a passé la nuit. Il dit que c'est pas trop mal (on nous a déjà dit le contraire...), et nous nous avons besoin d'une bonne douche et d'un bon repas. Nous nous arrêtons pour manger dans un sous bois paisible où des vaches se promènent. Bison nous a amené un fromage corse qui a du caractère et du pain frais, qu'il soit béni. Après avoir bien mangé nous entamons la fin de l'étape qui nous mène, après une courte montée, à Castel Di Vergio.

Castel Di Vergio : un monde à part, hors du temps...

Il faut tout d'abord bien noter une chose dont on peut être sûr sur le gr20 c'est qu'on entend tout et n'importe quoi et qu'il vaut mieux s'en faire sa propre idée. SAUF pour Castel Di Vergio. En effet, conformément aux sons de cloches qu'on a entendues, le patron est antipathique, le gîte est dégueu tout comme la bouffe d'ailleurs. À éviter sauf si la douche chaude vous manque... Qui plus est, c'est fromage ou dessert et il n'est pas autorisé de faire sa lessive. Quand il pleut l'eau tombe dans la douche. Elle y est amenée par un tuyau...

L'aspect général du bâtiment est immonde : Tout droit sorti de l'imagination fertile d'un architecte soviétique de seconde classe, le bâtiment se dresse comme une bouse énorme en plein milieu du site. Que le visiteur curieux se rassure, la déco intérieure est à la hauteur de l'aspect extérieur : lustres années 70, gîte niché dans les couloirs glauques des sous-sols, tables nettoyées on ne sait quand (pas pendant notre passage en tout cas). Certaines douches, à peine éclairées lorsque les lumières fonctionnent, deviennent soudainement sombres et glauques lorsque les plombs sautent (deux fois en 5 minutes), à cause d'un orage (il est vrai que c'est une chose rare dans le coin).

Quelques mots sur le simili de repas :

Note au sujet de la demi-pension au gîte : tout laisse à penser que le repas servi est le même tous les soirs. En effet, François, présent sur les lieux la veille au soir, a entendu parler auprès des personnes bénéficiant de la demi-pension (lui-même consommant du lyophilisé) d'une soupe suivie d'un genre de ravioli...

C'est en vain, qu'encore affamés après ce semblant de repas, nous tentons de nous réconforter avec des glaces : mais congelées, décongelées, recongelées elles sont infâmes...

Un détail croustillant

Durant l'après midi, après une lessive clandestine sous la douche, nous avons tenté de jouer au tarot à l'extérieur du gîte, non loin du linge à sécher. L'odeur de pisse est vite insoutenable, nous craignons qu'elle n'imprègne nos vêtements. Nous tentons une manœuvre visant à nous éloigner du délicat fumet, mais nous aggravons les choses Enfin nous découvrons le pot aux roses : les effluves qui nous parviennent sont issus d'un porc enfermé dans un enclos à quelques mètres du gîte. Ecœurés, nous battons en retraite, avec notre jeu de tarot, dans le couloir de service qui sert de hall au gîte.

Remarque

Au Castel, il est possible de trouver des jacky-randonneurs qui, après une journée de marche, viennent s'astiquer tranquillement devant Turbo (M6) au bar du Castel.