Lundi 2 juin 2003

Cinquième étape : du Col de Verde à E Capanelle

Et plouf !

Après un petit-déjeuner copieux, nous partons aux alentours de 8h00. Nous commençons par une montée dans les sous-bois. Le chemin est assez facile et nous progressons bien. Arno, le barde de l'équipe, en profite pour se lâcher sur Full Metal Jacket. Faut-il y voir un signe pour la suite ? Mystère...

Nous atteignons bientôt un ruisseau. L'obstacle paraît bien délicat à franchir. Gildas trouve bientôt une voie. Arno se décide pour l'essayer : un pied sur une pierre, le deuxième sur l'autre, qui bascule : et plouf, une jambe dans l'eau, et plouf, le troll bascule dans le ruisseau. La flotte, au demeurant agréable, lui arrive jusqu'au nombril, et à l'appareil photo qui ne s'en remettra pas complètement. L'équipe réussit finalement à passer et Arno récupère sa serviette pour se sécher. Pendant ce temps, nous sommes rejoints par le couple de parisiens qui cherchent aussi le meilleur passage possible. Ils montent en amont et on ne les revoit plus... Pendant ce temps, notre troll mouillé s'est séché comme il a pu mais il n'a plus de chaussettes sèches... Après cette aventure, le groupe peut repartir avec un troll le cul mouillé.

Et chlaka 

C'est alors qu'au loin l'orage éclate et commence à se faire menaçant. Et boum, ça pète pas loin et on sort les capes pour se préparer au pire...

Le rythme augmente car nous voulons éviter l'orage et finalement nous croisons une route avant de devoir remonter sur une pente raide... Le soleil se pointe et nous décidons, en fin de compte, de manger aux bergeries d'E Traghjette car nous sommes crevés.

E capanelle

La pause est la bienvenue, nous en profitons pour faire sécher les fringues. Nous estimons alors qu'il nous reste environ trente minutes avant le refuge d'E Capanelle. Ça grimpe un peu puis nous longeons des crêtes (c'est, du moins, la terminologie employée dans le topo-guide !) pour enfin aboutir au bas des pistes. Là, c'est la consternation : des bus, des vans, des tentes, plein de jeunes scouts (?) et des militaires belges qui montent des tentes de toutes les couleurs (pas discrète l'armée belge !). Nous montons à notre petit refuge, surplombant tout ce beau monde, où un groupe de Normands s'est déjà installé.

La brave refuge d'E Capanelle est plutôt roots : il s'agit d'une cabane de pierres dans laquelle nous rentrons par une cuisine plutôt exiguë et, derrière un dortoir de 12 places. Il n'y a ni gardien, ni chiottes. La douche est une cabane au fond du jardin fermée par un voile de plastique translucide ne couvrant même pas la totalité de l'entrée de la cabane !

Le temps de s'installer, de se faire chauffer un thé et l'orage qui nous poursuivait jusque-là prend possession de la vallée. Ça tonne, ça tombe, nous ne voyons plus le versant opposé de la vallée par l'unique fenêtre du dortoir tellement il y a de nuages. La situation met bien une heure à se décanter mais, finalement, un gros soleil finit par venir réchauffer la vallée. Nous en profitons pour faire un peu de lessive, et nous filons à la douche. Là, divine surprise, réchauffée par le soleil, l'eau est d'une température tout à fait abordable. D'ailleurs, Arno décrit très bien la situation : c'est la douche froide la plus chaude que j'ai jamais prise.

Entre douche et repas, nous utilisons pour la première fois le jeu de tarot : une première fois au gîte d'en dessous pendant que nous buvons un coup puis une seconde au refuge (pour une belote). Gildas, après avoir remporté la première partie (sans, semble-t-il se rendre compte qu'un des joueurs, en l'occurrence David, jouait avec lui), s'exclamera : mais il n'y a pas une belote où on joue par équipe de deux ?.

Pour le repas, nous utilisons pour la première fois le réchaud transporté par Gildas, celui du refuge étant déjà utilisés par les normands déjà installés. Au menu, soupe, lyophilisés puis chocolat (une tablette achetée au gîte non loin du refuge).

Demain, nous atteindrons Vizzavona, étape charnière entre le sud et le nord.