Dimanche 8 juin 2003

Onzième étape : Castel di Vergio, kenavo !

Castel, toujours Castel, le matin c'est aussi bien

Réveil de bonne heure (6h30) pour aller se délecter du bon petit déj de Sergio. L'ambiance à l'arrivée est exceptionnelle. Le vioque (probablement le père de l'actuel proprio) qui ne branle rien de la journée jusqu'à demander aux serveurs un pastis alors qu'il traîne derrière le bar, déclare sa flamme à la serveuse (originaire des pays de l'est) : tu me pèteux les couilles (avé l'accent). S'ensuit l'arrivée de ladite serveuse, heureuse comme pas deux, pour s'enquérir de nos desiderata petit-déjeunesques. Et d'apporter le pain fraîchement décongelé avec trois ou quatre confiotes.

Jusqu'au refuge de Ciottulu Di Mori

Or donc, nous quittons Castel Di Vergio vers 7h10, sans remords ni tristesse pour notre prochaine étape : le refuge de Tighjettu, par celui de Ciottulu a i mori. Les petits gars du topo-guide se sont complètement vautrés dans leurs calculs. À peine partis, nous avalons rapidement les hypothétiques 78 mètres d'ascension prévus pour continuer. Nous avons ensuite souffert de la chaleur et Arnaud a eu des remontées gastriques du pif de Castel. Toujours est-il qu'à un moment nous avons quitté la forêt et atteint le refuge de Ciottulu Di Mori. Il ne nous restait plus que nos yeux pour pleurer et regretter de ne pas avoir poussé plus la veille. Ce refuge est très sympathique et propose un menu corse... Le temps de remplir de l'eau et de speak english pour Arnaud et nous repartons sous la cagna, direction le col di Foggiale.

Nous atteignons rapidement ce brave col pour que notre François puisse passer son premier névé. Le névé passé, c'est une descente casse-genoux qui s'offre à nous. Gildas s'en fout, ça fait longtemps qu'il n'en a plus... Nous nous arrêtons finalement près d'un ruisseau pour se bâffrer. Il faut dire qu'il est midi passé et que nous marchons depuis cinq heures. Au menu, boîte de thon (David finit son deuxième sachet de thon), appoint de saucisson, fromage de la veille et, ô bonheur, le fruit acheté la veille à Castel Di Vergio. Ce sera d'ailleurs la seule consolation de cette nuitée, car même l'eau puisée au gîte s'est avérée dégueulasse.

Les nuages s'accumulent au dessus de Bocca Di Foggiale, et Bison s'inquiète de l'imminence d'un orage. Nous repartons donc sans trop tarder. Une petite descente à travers une forêt de pins éparse, et nous attaquons la dernière montée vers le refuge de Tighjettu. Nous montons toujours à flanc de montagne à travers la même forêt de pins. La montée est facile, mais plus le temps passe plus la chaleur est importante, rappelant celle du premier jour. Au bout d'une heure et quelques minutes, nous arrivons à l'auberge d'U Vallone, que Céline avait pris de loin pour le refuge. La clientèle présente sur place ôte tout doute à ce sujet : des allemands en short sirotant des bières à l'ombre de la terrasse. Nous remplissons partiellement nos gourdes, levons les yeux vers la suite du chemin et nous tombons sur Gégé (et madame), en maillot de bain. Revenant probablement du ruisseau, ils se dirigent vers un endroit à l'ombre pour la sieste. Un petit coucou, et nous partons pour la dernière (courte) montée vers le refuge, le vrai, vite en vue.

Montée vers Tighjettu

Au bout de quelques minutes de montée à travers le maquis, qui griffe nos fragiles petites jambes, nous traversons un petit ruisseau, tombant régulièrement en petites cascades, et formant de petits bassins. Gildas et David, profitant d'une légère avance sur le reste du groupe, se posent quelques instants à un endroit paradisiaque. Les autres arrivent et les imitent sans tarder. Nous nous rafraîchissons au ruisseau, le visage, les cheveux et le reste... Enfin nous repartons vers le refuge. François est en tête, mais pour sa première véritable journée de marche, il montre quelques signes de faiblesse dans la finition. A l'issue d'une légère erreur d'orientation, il est dépassé par Gildas et David dont les forces sont décuplées à l'idée d'une bière fraîche à l'arrivée. Céline le double aussi et François attend Arnaud qui sur une crise de forme avait dû s'arrêter plus bas. L'arrivée au refuge se fait tranquillement.

Arrivés sur place, nous prenons possession de nos lits dans le dortoir à l'étage et allons consommer deux bières et trois cocas à l'extérieur. Gildas enchaîne sur la sieste tandis que les autres essayent de se doucher. Arnaud le premier s'y essaye : la première douche ne coulant quasiment pas, il opte pour la seconde. C'est à peine mieux mais elle est relativement bonne, le soleil tapant sur les panneaux solaires depuis le matin. David se risque au bain dans un ruisseau offrant d'agréables petits bassins. Malheureusement, sa décision un peu tardive lui gâche un peu son plaisir. L'orage grondant sur les sommets avoisinant, il est obligé de faire au plus vite (le lavage intégral étant tout de même assuré) avant de regagner le refuge. Gildas, réveillé, fait la queue (une fois n'est pas coutume) pour la douche. A son retour, nous faisons un petit thé en finissant le pain d'épices de François et en jouant au tarot. Nous ne manquons pas de faire la publicité de Castel Di Vergio.

Un groupe faisant le GR Nord (du nord vers le sud) vient partager notre table. Nous papotons un peu et alors que nous jouons au tarot, ils nous offrent de goûter un énorme saucisson qu'ils décident d'entamer. Vers 18h30, nous attaquons le repas :

Après le repas, pas de fioritures car le lendemain nous nous levons tôt pour attaquer le cirque de la solitude. Aussi, vaisselle, pipi caca et attaque acide gérée, tout le monde est couché pour 20h15, sauf David qui rédige ces quelques lignes, pour toi, public.