Dimanche 01/09/2002

Le col de la Seigne

Viva Italia !

Le profil technique de cette étape est disponible ici.

Un réveil dans le brouillard

Pourra-t-on passer par le col des Fours ? Dans le cas contraire, ça risque d'être long : trois heures à rajouter ! Céline a du mal à émerger mais on la pousse un peu. Nous descendons déjeuner : du bon pain fait maison avec confiture et boissons diverses.

Le passage du col des Fours

Photographie de nous en marche vers le col des Fours
Photo agrandie

On est en retard. Arnaud fait la gueule car il a perdu sa casquette. Nous quittons le refuge à 8h30 avec le feu vert du fils du cuistot qui nous affirme que le col des Fours est praticable. Ça attaque dur dès le début. On est froid. Il fait froid... L'ascension dure 35 minutes. Arrivés en haut, oh, surprise... de la neige. François n'en revient toujours pas. On contourne l'obstacle par la droite : 40 secondes d'ascension...

Nous nous apprêtons à redescendre vers la ville des Glaciers. En passant par les Tuffes, Gildas, qui a le cigare au bout des lèvres depuis le sommet n'en peut plus et se rue sur les toilettes publiques... Ouf, à temps !!!

En avant vers les Mottets

On ne s'éternise pas et on attaque la montée vers le châlet/refuge des Mottets. Arno en a plein le dos de sa daube de gourde qui se balade sur l'arrière de son sac en faisant le même bordel que les cloches des vaches. Il s'arrête en bas de la montée pour faire un peu de rangement  : je vous rattrape, allez-y. Une parole bien malheureuse qui vaudra à son auteur une remontée à vitesse soutenue pour rejoindre le groupe. Oui, mais quelle prestation !

Le châlet est du coup rapidement atteint. Nous voici au pied du mur, enfin, du col de la Seigne. La motivation est à son comble : les pros sont justes devant nous. On va les enrhumer !

L'ascension du col de la Seigne

Après une montée en pente raide décomposée en une multitude de lacets, nous arrivons au premier sommet qui, forcément, en cache un second. Arnaud, Gildas et David consentent à s'arrêter puisqu'on vient de doubler les pros.

Après un pique-nique gobé en une demi-heure, on repart. La reprise est difficile. Seul Gildas court devant et pense à tout moment que le sommet est proche. Par conséquent, il continue... À trente mètres du sommet, il s'arrête enfin pour voir si on est toujours là !!!

Italie, nous voilà !

Photographie de l'arrivée en Italie
Photo agrandie

Le col atteint, la descente commence. Le paysage est splendide, ou plutôt magnifique, selon les dires de Céline. Quel beau pays l'Italie...

À l'horizon se découpent de multiples sommets prennant des teintes vertes puis bleues à mesure qu'ils se fondent dans la brume lointaine. Le soleil innonde de lumière quelques portions de végétation rase que les nuages épargnent. Une vieille cahutte trône au milieu et en profite pour faire sécher ses vieilles pierres sous les rayons couchés du soir. Nous faisons une longue pause pour jouir de ce moment unique.

Il est à présent temps de reprendre notre marche vers Elisabeta, d'autant que les pros sont de nouveau dans notre ligne de mire. Nous les rattrapons facilement, tout du moins, ceux qui ont été abandonnés par le groupe de tête tant ils ont l'air mal en point. Gildas, David et Arnaud hésitent à les abattre tant ils ont l'air de souffrir. Une faible lueur brille encore dans leurs yeux. Une nouvelle chance leur est donnée !

En arrivant à Elisabeta

Comme chaque jour, le temps se couvre alors que nous arrivons. Cette fois, cependant, les premières gouttes, certes très éparses, viennent rafraîchir les marcheurs.

L'Italien étant de nature joueuse (à moins qu'il ne soit bête ?) a placé son refuge sur une butte d'une vingtaine de mètres de hauteur. Quand y en a plus, y en a encore ! Nous arrivons tout de même, et secs qui plus est.

De nouveau, la surprise du chef est au rendez-vous : il reste une chambre de cinq pour un supplément modique de 2,50 EUR (Dieu existe-t-il ? On en viendrait à se poser la question !). Nous hésitons de longues heures car nous sommes près de nos sous... Non, c'est pas vrai, nous prenons la chambre dans la seconde.

Au refuge Elisabeta

Photographie de Elisabeta
Photo agrandie

Après une bonne douche chaude, nous prenons thés et cappuccinos (cappuccini ?) et entamons une partie de tarots. Gildas est en forme, François, pas trop. Avant de prendre une déculottée, il préfère aller se reposer dans la chambre.

Nous retrouvons, pour notre plus grand plaisir, sherpa pro qui est venu en 4x4 boire une bière, tranquille, avec ses ouailles. Nous profitons de ce que le repas n'est pas de suite pour écrire notre carnet de voyage. Ouf, nous serons du premier service, à 19h (et du dernier, il n'y en a qu'un...)

Les Canadiens

À notre table, ce soir, nous retrouvons les deux Canadiens qui partageaient précisément notre même table hier soir ! Ils font eux-aussi le TMB, chapeau bas : 65 ans pour lui, dix à quinze ans de moins pour elle.

Ils avancent moins vite que nous mais ils arrivent quand même en même temps que nous. Leur secret ? ils ne mangent pas, ils ne boivent pas ou très peu et ils ne s'arrêtent pas beaucoup.

Après quelques discussions, on parle de l'état du pouce du gros orteil de François. François (le Canadien, il faut suivre) a eu le même problème lors d'un précédent TMB. Il réconforte le notre (François) : il n y a rien à faire. Il suffit d'attendre qu'il tombe puis un an le temps qu'un autre repousse et tout redevient normal !

Phrase du jour

Céline : C'est pas grave si le pigeon perd deux pattes car il lui en reste une à l'avant et une à l'arrière et il peut continuer !!!

Demain, passage par Courmayeur, pour vérifier...